Thesagri

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Le thésaurus de l'enseignement agricole[modifier | modifier le wikicode]

Préambule[modifier | modifier le wikicode]

L'enseignement agricole, laboratoire d'expérimentation dans de nombreux domaines, a très tôt développé son propre langage documentaire pour l'indexation de ressources, au travers des logiciels documentaires utilisés dans les centres de documentation.

Le thésaurus de l'enseignement agricole : Théa, a subi de nombreuses évolutions depuis sa création. Élaboré en parallèle avec le thésaurus de l'éducation nationale, pour s'en détacher et finalement fusionner avec lui, ce langage documentaire mis à jour tous les ans, s'est vu doté d'une commission spécifique de travail, afin de le perfectionner au fur et à mesure des besoins des usagers. Cette commission a vu le jour en 1998 au sein du Réseau National Documentaire de l'enseignement agricole (RENADOC)[1], une organisation qui facilite et promeut la mutualisation des ressources documentaires entre tous les établissements agricoles français, publics et privés.

Définition générale[modifier | modifier le wikicode]

Un thésaurus est une liste d’autorité organisée de descripteurs et de non-descripteurs obéissant à des règles terminologiques propres et reliés entre eux par des relations sémantiques (hiérarchiques, associatives ou d’équivalence). Cette liste sert à traduire en langage artificiel dépourvu d’ambiguïté des notions exprimées en langage naturel.

Le thésaurus permet de traduire en termes d’indexation ou en termes de recherche tout concept devant entrer ou sortir d’un système documentaire donné.

Pour l'utilisateur d'un catalogue ou d'une base de données bibliographique à distance, le thésaurus peut constituer un instrument de recherche. L'utilisateur formule des requêtes en ayant recours à des descripteurs ou à un non descripteur (dans ce cas le système le renvoie au descripteur), ce qui dans une certaine mesure, limite le bruit et le silence documentaire.

Historique[modifier | modifier le wikicode]

Entre 1977 et 1980, une équipe de l'INRAP (= Institut national de recherche et d’application pédagogique) dirigée par J. Rogeon, travaille à l'élaboration d'une liste de mots de vocabulaire spécifiques à l'enseignement agricole. Ce recensement aboutit en 1981 à l'édition du premier Théa qui comprend alors plus de 1000 termes. Cette première version est suivie de deux mises à jour, Théa 2 et Théa 3 en 1983 et 1986 puis Théa 4 en 1988.

En parallèle, dans les années 80, les documentalistes de l'Education Nationale, créent un thésaurus pour les disciplines d’enseignement général : Mémobase.

En juillet 1986, les documentalistes de l'enseignement agricole en collaboration avec les services de documentation de l'INRAP et du CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique) de Poitiers choisissent de faire fusionner leurs trois thesaurii : Memobase, Mémotech (pour l'enseignement technique) et Théa 3. Fruit de ce travail, Mémobanque est édité l'année suivante, comme nouveau thésaurus de l'Education Nationale. Dans ce dernier, beaucoup de termes de Théa 3, spécifiquement agricoles, ont disparu.

1989 célèbre la naissance de Motbis 1.0, le nouveau thésaurus de l'Education Nationale, qui fusionne à lui seul Mémobanque, Thélyce (thésaurus des lycées), Rameau et d'autres.

La mise à jour de Motbis version 2 en 1992, étant jugée inadaptée à l'enseignement agricole, les documentalistes de l'EA décident de poursuivre leur travail d'indexation à l'aide d'une nouvelle version de Thea : Thea 5. Ce dernier, édité en 1993 est le résultat de la fusion de Théa 4, Mémobanque et Motbis 2. Il conserve ainsi une grande partie du vocabulaire spécifique agricole, absent de Motbis 2.

En avril-mai 2000, débute le travail de refonte du thésaurus de l'enseignement agricole, suite à une concertation nationale sur son usage. Le travail de synthèse qui en résulte, fait apparaître la trop grande spécificité de Théa pour un usage en milieu scolaire. A la majorité il est donc décidé de fusionner Théa à Motbis, en en développant les listes spécialisées dites satellites agricoles.[2]

Le nouveau thésaurus de l'Education Nationale et de l'Enseignement Agricole Motbis 2005-Thesagri a vu le jour pendant l'année scolaire 2005-2006 et a été mis à disposition des établissements de l'enseignement agricole à la rentrée 2006. Le subthesaurus agricole (ou satellites agricoles) a été baptisé par les membres de la commission Langages Documentaires Thesagri (= Thésaurus Agricole) car le subthesaurus était structurellement différent de Thea 5.

Dans Thésagri, de nombreux descripteurs spécifiques de Thea 5 deviennent non-descripteurs. La pratique d'indexation des documentalistes de l'enseignement agricole a donc dû évoluer, notamment en ce qui concerne la construction des résumés documentaires qui accueillent désormais ces non-descripteurs.

Le thésaurus dans l'enseignement agricole[modifier | modifier le wikicode]

Évolution du contexte général [3]

Le contexte général des métiers de l'information et de la documentation a subi des évolutions fondamentales qui influent sur le concept même de langage documentaire :

  • un besoin sans cesse croissant d'échanges et d'ouverture à des sources d'information de plus en plus variées.
  • une évolution des outils (documents sur support numérique, Internet et bases de données) ; donc, des documents accessibles en "texte intégral"
  • une évolution des outils de recherches (hypertexte, moteurs de recherche, "plein texte" et "texte intégral")
  • une évolution des pratiques (recherches en langage naturel), liées à la pratique d'Internet : Incidence sur l'utilisation des langages documentaires

Paradoxalement, Internet a mis en évidence l'importance des langages documentaires mais "appréhendés de façon différente" (exemples : utilisation des langages classificatoires comme la Dewey pour la conception des moteurs de recherches type nomade, utilisation des langages combinatoires (type thésaurus) pour le traitement de l'information mais devenus "transparents" pour l'utilisateur)... L'indexation automatique a montré ses limites et sur Internet, une place importante est redonnée à l'indexation manuelle... en essayant d'associer ces deux "techniques" pour un maximum d'efficacité… Les langages documentaires doivent donc se raisonner en termes d'évolution, non seulement par rapport à la mise à jour, mais surtout en fonction de leur aptitude à s'adapter à des usages différents...

Rôle de ce thésaurus

Un thésaurus peut être, utilisé pour appréhender un domaine de connaissances

  • comme outil d’indexation ….
  • comme outil de recherche
  • comme outil à valeur heuristique

Dans l’enseignement agricole il est plutôt utilisé comme outil d’indexation ; il reste tout de même utilisé comme outil de recherche en complément de la recherche en texte intégral.

Certains professionnels estiment que le thésaurus est avant tout un outil pour les documentalistes, et que le rôle pédagogique qu'on lui attribue peut tout à fait être assumé par d'autres outils tout aussi pertinents. Pour eux, le thésaurus sert à l'indexation et à la recherche, mais là aussi, un changement peut être introduit par la mise en place d'interface d'interrogation permettant de rendre le thésaurus "transparent" à l'utilisation : le mot que "saisit" l'utilisateur est vérifié dans le thésaurus, sans que celui-ci ne s'en rende compte… ces interfaces permettent à un public non initié aux techniques documentaires d'obtenir des résultats satisfaisants lors des recherches (et donc d'ouvrir les bases de données à des publics variés…) ; elles peuvent également permettre une adaptation au contexte local… on peut en effet concevoir des interfaces qui présentent à l'écran une liste de descripteurs (adaptés à la spécificité du lieu) sur lesquels on "clique" (de la même façon que chaque CDI "extrait" son propre plan de classement à partir de la CDU ou Dewey…).

D'autres professionnels insistent au contraire sur la valeur heuristique du thésaurus… la dimension pédagogique du thésaurus, utilisé comme outil de structuration de la pensée, est pour eux fondamentale. Cependant, cette utilisation du thésaurus implique une qualité sans faille de l'outil en terme linguistique… ce qui n'est pas forcément le cas… (Extrait de : Choix concernant l'évolution du langage documentaire de l'E.A.: Avantages et inconvénients de différentes solutions)[4] .

Le travail de la commission langage documentaire du réseau Renadoc[modifier | modifier le wikicode]

Le thésaurus est un outil qui évolue en permanence.[5]

Ainsi suivant la Norme Afnor Z 47 100 « Règles d’établissement des thésaurus monolingues » :« Le thésaurus est avant tout un outil évolutif et les mises à jour doivent être périodiquement réalisées pour adapter l’outil à sa fonction documentaire. Le processus d’essai et de mise à jour constitue une méthode d’approximations successives nécessaire à l’obtention d’un thésaurus opérationnel. Il ne faut pas oublier que le temps seul décide de la taille et de la forme du thésaurus : l’ouvrage n’est jamais terminé. »

Suite à la consultation nationale, entre 2000 et 2005, Le travail de la commission a consisté à créer et rajouter à Thesagri des satellites à partir du thésaurus agricole THEA 5, avec le postulat que le thesaurus n'est pas uniquement un outil d'indexation mais plus que jamais un outil de recherche d'informations, utilisé en complément d'une recherche en texte intégral.

Afin de faciliter l'appropriation du nouveau Thésaurus Thesagri pour les documentalistes, les membres de la commission Langages Documentaires Renadoc ont rédigé un document de synthèse qui recense dans le détail les différents travaux engagés et réalisés depuis le début du projet jusqu'à la sortie du thésaurus.[6] Certains points de ce document sont complétés par des informations qui figurent dans des fichiers complémentaires. Des annexes, dont un glossaire et une bibliographie sont jointes également au document principal.

Depuis 2006, la commission Langages Documentaires Renadoc est chargée des mises à jour annuelles du subthesaurus agricole.

Elle travaille en partenariat avec le groupe de projet Motbis du réseau Sceren [CNDP-CRDP] sur la mise à jour du thesaurus Motbis-Thesagri.

Pour chaque mise à jour, un cahier des charges est rédigé par le groupe de projet Motbis et soumis à un comité d’orientation, qui a un rôle scientifique de validation des objectifs et du contenu conceptuel et terminologique des versions du thesaurus. Il est composé des membres du groupe de projet Motbis, de représentants inter académiques du réseau Sceren [CNDP-CRDP] et des représentants extérieurs à ce réseau (Enseignement agricole, CNED, ESEN, IUFM, CDI collègue et CDI lycée).

Le thesaurus est réalisé en conformité avec les normes françaises Z47-100. Règles d’établissements des thésaurus monolingues. Décembre 1981et Z 47-102. Principes généraux pour l’indexation des documents. Octobre 1993 et les normes internationales Guidelines for the Construction, Format, and Management of Monolingual Thesauri : Z 39.19. (Revision of Z39.19-1980) August 2003 et ANSI/NISO Z39.19 2005. Guidelines for the construction, format, and management of monolingual controlled vocabularies. Juillet 2005.

La procédure de candidats descripteurs est commune au réseau Sceren et à notre réseau Renadoc ; les documentalistes disposent d’un formulaire pour rédiger leur demande qu’ils renvoient à la commission de travail.

Ces demandes sont ensuite analysées selon les critères du cahier des charges. Les termes proposés sont comparés aux intitulés conceptuels d’autres langages contrôlés tels que :

  • le langage RAMEAU de la BNF
  • le thesaurus AGROVOC, langage de la FAO (Food and Agriculture Organization), Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
  • le thesaurus multilingue de l’environnement GEMET (General Multilingual Environmental Thesaurus) de European Environment Information and Observation Network (EIONET)
  • le thesaurus TEE (Thesaurus Européen de l’Education), produit conjoint de la Commission européenne et du Conseil de l'Europe.

Cette comparaison de concepts est croisée ensuite avec les usages de ces mêmes concepts dans les bases de données des utilisateurs de Motbis-Thesagri.

Les candidats descripteurs retenus à la suite de cette procédure sont soumis à la validation du contenu conceptuel et terminologique des membres du comité d’orientation. Les candidats pour Thesagri sont validés au final par Laetitia Cordeau, responsable du groupe de projet Motbis et par Katell Collet-Thireau, responsable de la commission Langages Documentaires du réseau Renadoc.

Version 2009 et 2010 Jusqu’à présent, Motbis était un thesaurus monohiérarchique (le principe de monohiéarchie lie un descripteur spécifique à un seul générique). Pour sa version 2009, il va être construit selon une structure polyhiérarchique (le principe de polyhiérarchie lie un descripteur spécifique à plusieurs hiérarchies et plusieurs génériques). Ainsi, par exemple : café aura pour TG plante tropicale et culture industrielle. Les concepts de Thesagri vont donc être réorganisés selon cette logique, décloisonnant ainsi les concepts puisqu’ils pourront appartenir à plusieurs Microthesaurus.

Pour tous renseignements ou d’informations complémentaires, vous pouvez contacter les membres de la commission via l’adresse rnd-thesaurus@educagri.fr



Ressources[modifier | modifier le wikicode]

  • Extrait de la norme Z47-100 : [1]
  • Motbis 2005 : [2]
  • De Théa à Thesagri : [3]
  • Les choix de la commission langages documentaires : [4]
  • Les instances de travail de la commission langages documentaires : [5]
  • Synthèse de la commission langages documentaires : [6]